Le problème avec ce genre de déclaration, c'est qu'on a du mal à faire le tri entre les hypothèses et les informations. Avec Pyongyang et Naypidaw, nous sommes typiquement face à des Etats de nature paranoïaque, des administrations menacées, et qui cultivent le secret absolu. C'est donc le cas de figure idéal où l'on peut tout dire, et surtout n'importe quoi, puisqu'on n'en fera jamais la démonstration indiscutable. Ce dont on est sûr, c'est que la nature tyrannique des régimes birman et nord-coréen ne les a pas conduits de façon mécanique à entretenir les meilleurs relations du monde.
Pyongyang et Naypidaw reconstruisent depuis 2007 des relations diplomatiques profondément détériorées après l'attentat commis en 1983 contre le président sud-coréen en visite à Rangoon, capitale de la Birmanie à l'époque. Le président Chun Doo-hwan en avait réchappé, mais il y avait eu de nombreux morts, parmi lesquels des ministres de sa délégation et l'enquête avait conduit tout droit vers les services secrets nord-coréens.
Depuis deux ans, avec la montée des tensions militaires et nucléaires autour de la Corée du Nord, les Etats-Unis et l'ensemble de la communauté du sud-est asiatique manifestent régulièrement leurs inquiétudes et notamment sur la capacité de prolifération du régime nord-coréen. Le problème, pour nous résumer, c'est que toute les hypothèses sont pertinentes, surtout celle qui évoquerait, comme c'est le cas, un échange « armes contre nourriture ».