Remous autour de la découverte d'un site nucléaire en Corée du Nord

Protestations des Etats-Unis et du Japon, qui ont vite réagi à des informations sur l'existence d'un nouveau programme nord-coréen d'enrichissement d'uranium. Le scientifique américain Sigfried Hecker a eu l'occasion de visiter un site nucléaire ultramoderne, équipé de deux mille centrifugeuses. Pour le moment, la nouvelle usine de Yangbyon produit de l'uranium faiblement enrichi, à 3,5%, le niveau requis pour une centrale électrique.

L'uranium doit être enrichi à plus de 90% pour entrer dans la fabrication d'une bombe atomique. Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, a tout de même exprimé des doutes quant au caractère civil de ce programme, puisque la Corée du Nord cherche déjà à se doter d'armement nucléaire. De son côté, le Japon affirme que la nouvelle installation nord-coréenne est « totalement inacceptable ».

L'émissaire spécial américain pour la Corée du Nord, Stephen Bosworth qui effectue une tournée régionale en Corée du Sud, au Japon et en Chine, essaie pourtant de dédramatiser la situation : « Cette annonce est évidemment une déception. Une provocation de plus dans la longue liste des provocations de la Corée du Nord. Mais cela dit, il n’y a pas de crise pour autant. Nous ne sommes pas surpris par cette révélation. Cela fait quelque temps que nous observons et analysons les aspirations de la Corée du Nord à produire de l’uranium enrichi ».

La Corée du Nord a déjà conduit deux tests atomiques en 2006 et 2009, mais on ne sait pas si elle dispose d'une bombe en état de fonctionner. Son programme nucléaire est tout de même considéré comme une menace directe pour les alliés des Etats-Unis dans la région, la Corée du Sud et le Japon. Les négociations internationales à six, qui visent à arrêter ce programme, sont gelées depuis avril 2009.

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