Esclaves sexuelles et «secret d’Etat»

C’est une affaire particulièrement odieuse dont rend compte la presse chinoise ce 23 septembre 2011. Un homme de 34 ans est soupçonné d’avoir enfermé 6 hôtesses de karaoké dans une cave pour en faire ses esclaves sexuelles, deux d’entre elles ont été tuées. L’histoire se passe dans la province du Henan, au centre du pays. Et l’un des journalistes qui a mené l’enquête affirme avoir subi les pressions des officiels locaux.

De notre correspondant à Pékin, 

L’affaire a profondément choqué les habitants de Luoyang, car c’est en plein centre de la ville, à trois kilomètres seulement des bureaux de la sécurité publique, que l’assassin présumé a choisi d’enfermer ses victimes.

Il y a quatre ans, Li Hao achète un sous-sol et passe ses nuits à creuser sa prison. 4 mètres sous terre, 20 mètres carrés de surface, c’est là qu’il va détenir six hôtesses de boîtes de nuit et de KTV -les karaokés chinois- pendant une durée de trois mois à deux ans. Dans la cave, les rations sont comptées. Il y a bien deux ordinateurs avec des jeux pour tuer le temps mais évidemment, sans accès à internet.

Les proies sont faciles, personne ne se soucie de la disparition d’une fille de la nuit, pense alors cet ancien pompier devenu fonctionnaire au bureau de supervision de la qualité de la ville.

L’homme raconte à sa femme qu’il a trouvé un deuxième emploi de gardien de nuit, afin de rester deux semaines par mois avec ses captives transformées en esclaves sexuelles. Oui mais voilà, le fonctionnaire n’a pas que des besoins sexuels, il veut de l’argent. Début septembre, il propose à l’une des filles de remonter à la surface pour se prostituer. La victime fait semblant d’accepter, puis va tout raconter à la police.

Une affaire classée « secret d'Etat »

Depuis, les enquêteurs ont trouvés deux corps dans la cave, deux hôtesses qui ont été assassinées suite à une dispute avec leur bourreau.

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, Luoyang est frappée par un scandale sexuel. Le17 septembre dernier un député a été exclu du Parti communiste après qu’une femme a publié sur internet des vidéos compromettantes le montrant nu, au lit.

La municipalité de Luoyang avait déposé un dossier pour obtenir le statut de « ville civilisée ». Ce vendredi 23 septembre 2011, un journaliste du Nanfang Dushi bao qui travaillait sur le scandale affirme avoir reçu la visite d’agents locaux. Les officiels lui auraient affirmé que l’affaire était désormais classée « secret d’Etat ».

Partager :