Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Pour la première fois depuis l’accident de la centrale de Fukushima, les opposants au nucléaire parviennent à mobiliser environ 60 000 personnes dans les rues de Tokyo.
C’est remarquable, lorsque l’on sait qu’ici, il n’y a pas de mouvement antinucléaire organisé à l’échelle nationale, que les salariés d’entreprises hésitent à se joindre aux manifestants, car ils risquent d’être considérés comme des gauchistes et de perdre leur emploi.
Près du sanctuaire de Meiji à Tokyo, le prix Nobel de littérature, Kenzaburo, a déclaré à la foule : « Certains disent qu’il est impossible de se passer d’énergie nucléaire. Mais c’est un mensonge. L’énergie nucléaire est toujours accompagnée de destruction et de sacrifices ».
Des riverains de la centrale de Fukushima, forcés d’évacuer leur village dans un rayon de vingt kilomètres, ont participé à cette manifestation. Ils se sentent trahis par Tepco, l’opérateur de la centrale et savent qu’ils ne pourront pas retrouver leur village pendant de très longues années.
Le nouveau Premier ministre, Yoshihiko Noda, a décidé lui, de réactiver les centrales nucléaires à l’arrêt. Il promet une nouvelle politique énergétique d’ici l’été 2012. Mais pour Yoshihiko Noda, l’après Fukushima restera nucléaire.