Lors de son arrivée en 2009, Najib Razak avait promis de toiletter la loi sur la sécurité intérieure (ISA). Mais là, il s'agit franchement d'une abrogation ; peut-être parce que sa popularité est en baisse, celle de l'opposition en hausse, et les prochaines élections dans à peine plus d'un an.
Cette loi vieille de plus de 51 ans, mise en place à l'époque pour lutter contrer la rébellion communiste, permettait de détenir des suspects pendant plusieurs années sans procès. Plus de 11 000 personnes en ont fait les frais, soupçonnées d'être des militants islamistes ou simplement des opposants (depuis son indépendance, la Malaise est dirigée par la même coalition).
Les manifestations demeurent interdites
A en croire Najib Razak, avec les nouvelles lois, toute détention devra être motivée par une décision de justice. Mais la lutte contre le terrorisme sera toujours pilotée par le ministère de l'Intérieur.
La presse, elle, ne devrait plus être sous la menace constante d'une révocation de licence. La permission de se rassembler sera accordée, mais selon certains critères « à déterminer plus tard ». Et les manifestations demeurent interdites, ce qui ne devrait pas franchement ravir l'opposition, qui en juillet dernier, avait tenté de manifester avec la société civile pour demander une élection libre et transparente en 2013.
Résultat : 50 000 personnes dans les rues de Kuala Lumpur, des gaz lacrymogènes pour tout le monde et plus de 1 600 personnes arrêtées, dont des figures de l'opposition.