Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Cette reconnaissance intervient après plusieurs semaines de tensions entre Tripoli et Pékin. Mais en coulisses, les échanges entre les deux parties n’ont jamais été interrompus. Les autorités chinoises ont repris le contact avec les opposants libyens dès le mois de juin au Qatar mettant un mouchoir sur leur traditionnelle politique de non-ingérence.
Pour de nombreux observateurs, il est certain que cette reconnaissance n’est pas gratuite. Le Conseil national de transition (CNT) aurait promis à la Chine non seulement de respecter les contrats passés avec l’ancien régime libyen. Et Tripoli se serait engagé également à reconnaître Taiwan comme partie intégrante de la Chine.
« Ce n’est pas la Chine qui a besoin de la Libye, mais l’inverse », estime ainsi ce mardi le quotidien Ming Pao à Hong Kong. Tripoli dépend à 90% des importations et la Chine y exporte à peu près tout, de la voiture au lave-vaisselle en passant par les jouets et l’électronique.
La Chine est aussi un des seuls pays à pouvoir envoyer plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers pour construire les routes et les chemins de fer en Libye.
Le quotidien canadien The Globe and Mail avait publié ce 5 septembre un mémo du gouvernement libyen détaillant un voyage d'affaires en Chine, effectué le 16 juillet dernier. Les ventes d'armes à la Libye auraient continué après l'embargo décrété par l'ONU en février 2011.
En août 2011, un représentant du CNT avait menacé la Chine de rompre les contrats des compagnies pétrolières, après la chute de Mouammar Kadhafi.