Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La ligne de défense des autorités de Pékin est simple : s’il y a bien eu une visite de représentants libyens en Chine, le gouvernement chinois n’était pas au courant.
« En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu’un en Chine à l’insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec les sociétés intéressées », affirme la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères à l'Agence France Presse. « Les sociétés chinoises n’ont pas signé de contrat commercial et n’ont pas non plus exporté d’équipements militaires », précise Jiang Yu, avant d’enfoncer le clou : « Les compagnies chinoises n’ont pas fourni d’équipements militaires à la Libye, de manière directe ou indirecte ».
Aussi affirmatifs qu’ils puissent être, ces propos sont sujets à caution au moins sur un plan : difficile d’imaginer en effet que les autorités chinoises soient restées hors de la confidence, vu que les trois sociétés citées dans le mémo libyen sont toutes sous la tutelle de l’État.
« Nous ne sommes pas au courant de cette affaire », affirme-t-on chez XinXing Import & Export Corporation, citée dans le mémo. Et, quand on insiste pour parler à un responsable, la réponse est embarrassée : « Nous ne sommes pas au courant, tous nos responsables ne sont pas là en ce moment ».
XinXing appartient au département logistique de l’Armée populaire de libération, Norinco et le groupe CPMIC (China National Precision Machinery Import & ExportCorp) mis en cause également dans le document, sont deux entreprises d’État.
Le 26 février 2011, le Conseil de sécurité de l'ONU avait imposé un embargo sur la vente d'armes à la Libye.