Comme Pékin, Moscou ne voulait pas de l'intervention militaire occidentale en Libye. Le Kremlin avait dépêché un envoyé spécial, l'arabophone Mikhaïl Marguelov, faisant la navette entre Tripoli et Benghazi.
D'après lui, il est possible de trouver une porte de sortie politique et même de se passer de Mouammar Kadhafi pour régler la question avec d'autres membres du pouvoir libyen. C'est la mission de Marguelov qui travaille dans ce sens par différents canaux « officiels ou moins officiels », dit-il.
Paris compte sur une mise à l'écart négociée du colonel libyen
Et la Russie vient de recevoir les encouragements des Etats-Unis. Après le passage du chef de la diplomatie russe à Washington, le président Obama a appuyé l'idée d'une médiation russe en soulignant que d'après lui, l'essentiel, c'est que Kadhafi quitte le pouvoir. C'est aussi désormais l'avis de la France. Paris compte sur une mise à l'écart négociée du colonel libyen après cinq long mois d'une très lourde opération de l'Otan.
Celle-ci n'a pas donné les résultats escomptés aussi rapidement qu'espéré. Et d'après le missi dominici russe, il reste beaucoup de missiles sol-sol aux mains de Kadhafi. Et aussi des explosifs en quantité. De quoi faire sauter Tripoli comme Kadhafi menace de le faire. A Istanbul, il s'agira donc de réfléchir à une éventuelle solution politique pour éviter l'impasse militaire.