Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La solution prônée par le président de la Banque mondiale vise à faire d’une pierre deux coups. A la fois en augmentant la productivité des entreprises chinoises en les orientant vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée, et en contribuant dans le même temps au développement de l’Afrique. La Chine compte actuellement 85 millions d’emplois à faible valeur ajouté. « Si nous pouvons transférer 5 millions seulement de ces 85 millions d’emplois de la Chine vers l’Afrique, alors l’offre d’emploi pourrait doubler sur le continent », a expliqué Robert Zoellick à Bloomberg. Sachant qu’avec la politique de l’enfant unique, le nombre des 15-24 ans en Chine devrait chuter de 62 millions d’ici à 2025, la Chine devra donc à terme faire face à une pénurie de main-d’œuvre.
Plus facile à dire qu’à faire, font remarquer certains commentateurs en Chine. Le premier obstacle, c’est l’environnement social et politique, note ainsi Liang Xiao Min. « Cette instabilité est cruelle pour les entreprises, on l’a vu encore avec les investissements chinois en Libye où tout est recommencé », explique cet économiste joint en Mongolie intérieure. « Deuxième difficulté, la main-d’œuvre peu qualifiée […]. Ces délocalisations ne sont pas pour tout de suite », conclut-il.
A Pékin, un séminaire économique réunit en ce moment et jusqu’à dimanche des responsables chinois et les représentants de 11 pays africains, mais pour parler de développement rural avant d’éventuelles délocalisations industrielles.