Mobilisation et grève de la faim en Inde contre la future loi anticorruption

Anna Hazaré, considéré par beaucoup comme un héritier de Gandhi, a réussi à mobiliser à lui seul des milliers et des milliers de personnes mercredi 17 août 2011 dans plusieurs villes d'Inde et notamment à New Delhi pour le soutenir. Ce militant anticorruption avait été arrêté mardi et son interpellation avait provoqué une vague de manifestations : la mobilisation exceptionnelle pour réclamer la libération d'Anna Hazare afin qu'il puisse commencer sa grève de la faim a finalement porté ses fruits.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

En Inde, on a vraiment le sentiment que Anna Hazare a réussi à faire plier le gouvernement. Le gouvernement et la police de New Delhi avaient jusqu'à présent réussi à imposer leurs conditions pour l’organisation de cette grève de la faim : limitation du nombre de personnes qui pouvaient y assister, interdiction de dresser des tentes, et surtout restriction à trois jours de jeûne. Toutes ces conditions sont à présent levées, et Anna Hazare devrait gagner une très grande esplanade de New Delhi dans l’après-midi de ce jeudi 18 août, pour commencer une grève de la faim qui devrait durer au moins 14 jours.

Les militants anticorruption vont continuer à faire pression sur les autorités

Ce premier bras de fer n’était qu’un préliminaire à la réelle confrontation sur le fond qui va  pouvoir commencer : Anna Hazare, qui est âgé de 74 ans, va entreprendre ce long jeûne, entouré par des milliers de personnes, pour demander la modification du projet de loi anticorruption débattu en ce moment au Parlement.

Lui et son groupe veulent que le Premier ministre, les juges ou les députés puissent être poursuivis pour corruption, durant l’exercice de mandat. C’est le cœur du débat et la raison pour laquelle des milliers de personnes sont descendues dans la rue ces derniers jours : elles ont l’impression que le gouvernement veut faire passer une fausse loi anticorruption. Une loi qui permette de punir les petits fonctionnaires, mais jamais les élus du plus haut niveau. Or ces derniers mois, plusieurs hauts responsables politiques ont pourtant été accusés de détournements de milliards d’euros.

Partager :