Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Toute la nuit, la situation à New Delhi a été surréaliste, illustrant le retournement complet de situation en 24h. Au bout d’une journée de manifestations, mardi, réunissant des milliers de ses partisans dans tout le pays qui protestaient contre son arrestation, le gouvernement a en effet décidé de libérer Anna Hazare vers 22h. Mais à la surprise générale, ce militant de 74 ans a refusé de sortir. Et il a donc passé toute la nuit en prison, où il se trouve toujours, alors qu’il est techniquement libre.
Il cherche à profiter de cette position de force pour faire plier le gouvernement en faveur de sa demande initiale. Il souhaite toujours mener sa grève de la faim à New Delhi, en signe de protestation contre le projet de loi anticorruption du gouvernement. Anna Hazare estime que ce texte est trop indulgent envers les fonctionnaires, car il épargne le Premier ministre ainsi qu’une grande partie des juges du contrôle anticorruption.
Situation délicate pour le pouvoir
La marge du gouvernement est désormais assez faible. En effet, le débat est monté d’un niveau depuis cette arrestation : les manifestants, qui sont toujours nombreux dans les rues de tout le pays ce mercredi, ne protestent plus seulement pour le passage de cette loi, mais pour le respect fondamental du droit à manifester en menant une grève de la faim pacifique. Anna Hazare exige donc de pouvoir mener ce jeûne, sans restriction et limite de durée, dans un parc de New Delhi.