Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Il ne faut pas grand-chose pour froisser la susceptibilité du dragon chinois. Vrai ou exagéré, ce « fort mécontentement » de la diplomatie chinoise s’inscrit dans le cadre d’une campagne visant à rassurer tous ceux qui seraient inquiets du développement militaire de la Chine. Pas une sortie de destroyer, pas une mise à l’eau de sous-marin, pas un vol du nouvel avion furtif chinois qui ne soit ponctué de propos apaisants. Le renforcement de la défense nationale de la Chine a pour objectif de « sauvegarder sa souveraineté nationale, sa sécurité et l’intégrité de son territoire » et « ne prend pour cible aucun pays », a répété le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le budget militaire chinois a fait un bond de près de 70% en cinq ans, mais il ne s’agit que d’un rattrapage, affirme-t-on haut et fort à Pékin, en rappelant que pendant les années d’ouverture du pays, de nombreux officiers de l’armée de libération du peuple ont surtout été encouragés à se lancer dans les affaires.
Dimanche 31 juillet 2011, les échafaudages de l’ex-Varyag soviétique en rade de Dalian au nord-est du pays ont été retirés. Le premier porte-avions chinois pourrait réaliser sa première sortie d’ici à la fin de l’été. Il ferait ainsi passer ainsi la marine chinoise du petit au grand bassin, ont laissé entendre les médias officiels, tout en ajoutant immédiatement que le bâtiment était rééquipé pour des « recherches scientifiques » et des « entraînements ».