Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Reculer pour mieux sauter, voilà ce qui ressort pour la presse chinoise de ce compromis de dernière minute. Car, pour la Chine, cette affaire de dette a tout désormais si l'on peut dire d’un « grand bond du trésor en avant ».
« Même si les Etats-Unis ont évité un défaut de paiement, les problèmes de leur dette souveraine demeurent non résolus. Ils ont tout au plus été repoussés et ont tendance à croitre », écrit le Quotidien du Peuple ce lundi 2 août 2011. Ce n’est pas le gouvernement qui le dit mais presque puisqu’il s’agit ici de l’organe officiel du parti communiste chinois.
La Chine possède plus de la moitié de ses réserves de change libellés en dollars et en euros, les dettes américaines et européennes sont donc une source d’inquiétude pour les analystes, d’autant que pour l’instant, le gouvernement chinois n’a trouvé qu’une parade à moyen terme. L’idée avec le douzième plan quinquennal étant de développer la demande intérieure et donc de sortir de cette dépendance aux exportations vers l’Europe et les Etats-Unis.
La Chine est elle fatiguée de jouer les banquiers ? Pas sûr, car au fond beaucoup relativisent : « Les atermoiements et les débats entre républicains et démocrates relèvent de la comédie d’Hollywood, note aujourd'hui le journal financier Shanghai Zangquan Bao, ajoutant que le scénario a été écrit par les Américains eux-mêmes qui sont de très bons acteurs, il ne s’agissait là que d’une manœuvre pour voir si le dollar continue à être la monnaie dominante dans le monde. »