Dette américaine : la Chambre des représentants adopte le plan de relèvement

Ue première étape a donc été franchie aux Etats-Unis vers une confirmation du relèvement du plafond de la dette. La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a voté en faveur du compromis présenté par la Maison Blanche et les chefs de file des républicains et des démocrates. Le texte a été adopté par 269 voix contre 161. Un résultat qui cache mal le mécontentement des démocrates, la moitié d'entre eux ayant voté contre l'accord.

Avec nos correspondants à Washington

Un plan qui mécontente une large frange des élus démocrates, avec Jean-Louis Pourtet

Le fait qu’un plus grand nombre de démocrates que de républicains aient voté contre le plan montre combien Barack Obama a mécontenté les siens.

Ce n’est qu’à la dernière heure que Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre, a finalement annoncé qu’elle appuierait l’accord, mais en se pinçant le nez. Barack Obama avait dépêché à Capitol Hill, le siège du Parlement, le vice-président Joe Biden pour apaiser le mécontentement et convaincre l’aile gauche du parti d’appuyer le plan. Mais même sa visite n’a pas réussi à rallier tous les progressistes qui n’ont pas digéré les conditions de l’accord : des coupes qui risquent d’affecter les moins fortunés et pas de hausse des impôts pour les plus riches.

Le mouvement Move-org qui avait largement contribué à la victoire d’Obama en 2008 fulmine: «Alors que George Bush a ruiné le pays par pure incompétence, déclare-t-il au site Daily Beast, Barack Obama donne aux républicains les clés de la maison en leur disant, prenez ce que vous voulez». John Boehner, le président de la Chambre avait toutes les raisons d’être satisfait après ce vote qui doit encore être avalisé par le Sénat.

Et qui ne rassure pas complètement les marchés, avec Pierre-Yves Dugua

Le Sénat devrait donc adopter ce mardi 2 août, sauf énorme surprise, la loi relevant le plafond de la dette publique de quelque mille milliards de dollars. Le spectre du défaut de paiement de l’Oncle Sam s’évanouit donc et c’est un soulagement pour les marchés financiers.

La Commission spéciale bipartite qui sera bientôt nommée aura jusqu’à la fin novembre pour identifier 1 500 milliards d’économies supplémentaires. Si le Congrès n’accepte pas ses recommandations, des coupures automatiques de crédit interviendront. Elles frapperont les dépenses courantes et militaires mais épargneront les dépenses de santé, de retraite et les salaires des fonctionnaires. Ce mécanisme rend tout de même plus crédible le plan négocié péniblement par les républicains et Barack Obama et bien peu prisé par les démocrates.

Wall Street est cependant déçue : les problèmes de fonds n’ont pas été traités en particulier l’explosion des coûts de la santé et des retraites. Des dépenses que la Commission proposera aussi de maîtriser. Pour autant les agences de notation risquent de dégrader les Etats-Unis car l’endettement du pays à moyen et long terme reste excessif alors que la croissance américaine s’essouffle dangereusement.

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