Violences au Xinjiang: les autorités parlent de «terroristes islamistes» formés à l’étranger

Les autorités chinoises sont sur la piste de « terroristes » formés au Pakistan. C’est ainsi que sont qualifiées les auteurs des attaques qui ont fait une vingtaine de morts ce week-end des 30 et 31 juillet 2011, au Xinjiang. Selon le gouvernement local, l’un des suspects arrêtés aurait confessé que le cerveau des attaques se serait entraîné au Pakistan.

Ce sont donc des « terroristes » formés à l’étranger qui sont une nouvelle fois accusés de « briser l’harmonie et la stabilité » régnant au Xinjiang. Pour les autorités de Kashgar, les responsables des violences de ce week-end sont des « extrémistes religieux » adhérant à l’idée de « guerre sainte ». Selon les premiers éléments de l’enquête diffusés sur le site du gouvernement local, « le chef du groupe » aurait ainsi « appris le maniement d’explosifs et d’armes à feu » au Pakistan, dans les camps du Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO) avant de revenir au Xinjiang ».

Cette piste n’est pas nouvelle. Depuis la mort du fondateur du Mouvement-Hasan Mahsum tué dans un raid de l’armée pakistanaise en 2003-, Pékin accuse régulièrement les membres de l’organisation, pour la plupart Ouighours, de mener des activités visant à séparer la province du Xinjiang (Turkestan oriental) de la Chine. Des accusations qui contrastent aujourd’hui avec les armes que portaient les « terroristes » -3 faucilles, 1 grand couteau à pastèque, 2 coupes choux chinois et deux couteaux de point-selon le gouvernement de Kashgarqui a publié un avis de recherche concernant deux des suspects. Une prime de 100 000 yuans, près de 11 000 euros, a été promise à ceux qui aideraient à les localiser.   

Magasins fermés

Le calme semble revenu à Kashgar ce lundi premier août 2011. Dans cette « oasis interdite » de la route de la soie (selon l’expression de la grande voyageuse Ella Maillart), le couvre-feu n’a pas été décrété mais de nombreux commerces sont restés fermés au lendemain des attaques. « On ouvrira probablement demain, a confié à RFI, l’un des restaurateurs Han -ethnie majoritaire en Chine- de la rue où se sont déroulées les violences. Il n’y a pas officiellement de couvre-feu mais les rues sont quasiment vides. Nous ne savons pas qui a fait cela, certains disent que ce sont les Ouighours ».

La piste de terroristes islamistes ouighours est également reprise par l’agence Chine Nouvelle ce lundi mais uniquement dans ses dépêches en anglais. « Le gouvernement devrait punir ces terroristes plus sévèrement qu’il ne le fait », écrit encore l’éditorialiste du quotidien Huan Xio Shibao dans sa version anglophone, laissant présager une nouvelle répression des activités religieuses considérées comme « illégales » par les autorités locales, en ce début de ramadan.

Quatorze personnes ont notamment été tuées samedi soir et dimanche après midi dans la ville de Kashgar, lors d’attaques menées à l’arme blanche par des Ouighours.

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