Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce sont les propos d’un banquier au client dont les comptes sont dans la rouge. Les termes sont diplomatiquement choisis, mais aussi efficaces que la position du héron chez les moines de Shaolin : nous « espérons », dit le gouverneur de la banque centrale chinoise, que le gouvernement et le Congrès américain prendront des « mesures concrètes et responsables » pour éviter l’incertitude sur le marché des emprunts du Trésor.
Comme si cela ne suffisait pas, Zhou Xiaochuan annonce que les réserves de changes de la Chine vont continuer à se diversifier. En clair, les achats de dollars vont diminuer. Assises sur une montagne de bons du trésor américains (1 160 milliards de dollars en mai 2011), les autorités chinoises n’ont pas du tout apprécié le suspense qui s’est joué au Congrès américain ces derniers jours.
D’un côté, on s’éponge le front, soulagé par un accord qui protège les avoirs du pays. De l’autre les critiques pleuvent. L’agence officielle étant de loin la plus sévère : Washington a échoué à désamorcer « la bombe de la dette », affirme ainsi Chine Nouvelle. L’agence de notation chinoise Dagong ayant pour sa part abaissé la note des Etats-Unis, de A+ à A, très loin du AAA accordé par les agences occidentales.