Les Nord-Coréens appelés aux urnes sous l’œil du régime

Dimanche 24 juillet, des élections municipales et régionales sont organisées en Corée du Nord. Si l’issue du scrutin ne fait aucun doute dans un pays contrôlé d’une main de fer par le Parti des travailleurs, au pouvoir depuis 1945, ces élections devraient permettre de promouvoir des cadres plus jeunes et proches de Kim Jong-un, l’héritier désigné du « Grand Leader » Kim Jong-il. Elles ont aussi une fonction de contrôle social.

Avec notre correpsondant à Séoul, Frédéric Ojardias.

« Montrons la force de notre unité monolithique ! », proclament les affiches électorales, placardées à travers tout le pays communiste. Dimanche 24 juillet seront en effet « élus » quelque 26 000 délégués aux comités populaires de chaque ville et de chaque province.

En réalité, il s’agit d’une simple formalité : les candidats sont uniques, présentés par le Parti des travailleurs. L’issue du scrutin ne fera donc pas l’objet d’un long suspens... Lors du vote de 2007, le taux de participation annoncé était de 99,82 %.

Faire la fête… et identifier les fugitifs

En Corée du Nord, les élections sont considérées comme un jour de fête, à la gloire du régime. En 2007, à Pyongyang, nous avions pu voir les habitants, vêtus de leurs plus beaux habits, se rendre en masse dans les bureaux de vote. Dans les rues, des orchestres faisaient danser les familles, qui semblaient profiter du moment : en Corée du Nord, les occasions de s’amuser ne sont pas si nombreuses…

Selon l’ONG sud-coréenne Daily NK, les autorités se serviraient aussi de ces élections pour mettre à jour leurs listes électorales. Elles peuvent ainsi identifier les individus qui se sont enfuis, en Chine ou en Corée du Sud, et donc menacer leurs familles restées au Nord.
 

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