Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Séoul reste inflexible. Le gouvernement sud-coréen a expliqué qu’en dépit de l’aide alimentaire annoncée par Bruxelles, lui ne reprendra pas les convois de nourriture au Nord. Un officiel sud-coréen a même déclaré que cette assistance européenne n’était que « symbolique ».
Séoul estime officiellement que les pénuries au Nord ne sont pas plus graves que les années précédentes, et que le régime accumulerait des réserves de nourriture en prévision de 2012, année où sera célébré en grande pompe le centième anniversaire de la naissance du grand leader défunt, Kim Il-sung.
Les Etats-Unis après l'Europe ?
La Corée du Sud refuse donc catégoriquement de venir en aide à un voisin qui consacre ses maigres ressources à son programme nucléaire et qui, en outre, l’a attaquée à deux reprises l’année dernière.
Séoul s’inquiète aussi des conséquences de la décision européenne sur la position américaine. En effet, les Etats-Unis hésitent à aider eux aussi la population nord-coréenne. Ils s’inquiètent notamment des possibilités de détournement par l’armée. Or Bruxelles a assuré que la distribution de son aide alimentaire serait contrôlée de près afin de bien atteindre les plus vulnérables. Cela pourrait encourager Washington à reprendre, à son tour, les convois de nourriture au Nord.