Il va bien falloir se rendre à l'évidence, les talibans ne vont pas perdre la guerre et la reconstruction politique du pays, jusqu'ici secondaire à l'égard des impératifs de sécurité, ne se fera pas sans eux. De manière quelque peu provocatrice, certains observateurs du conflit afghan évaluent à une quinzaine de jours le délai qu'il faudra aux talibans pour reconquérir Kaboul au lendemain du départ du contingent international. Car ce contingent va se retirer, c’est une certitude. L'échéance est fixée à 2014 et certains soldats étrangers ont même commencé à le faire.
Ce retrait des quatorze talibans de la « liste noire » de l'ONU, aussi modeste soit-il, est donc le signe d'une volonté de préparer l'étape suivante. L'administration afghane aurait souhaité qu'il y en eût davantage : une cinquantaine, pour élargir le champ des convertis à l'abandon de l'option militaire et encourager les autres.
Parmi les quatorze noms, on trouve quatre membres du Haut conseil pour la paix, installé l'année dernière par le président Karzaï, précisément pour travailler à la réconciliation nationale. L'ONU est satisfaite et le président en exercice du Conseil de sécurité estime que l'organisation vient d'adresser un message clair. « S'engager pour la paix, ça paye », déclare l'Allemand Peter Wittig.
Actuellement, 123 noms demeurent sur cette fameuse « liste noire », élaborée en 1999, et qui prévoit notamment le gel des avoirs et l'interdiction de voyager.