Paris veut renforcer la sécurité de ses troupes en Afghanistan

Après une semaine noire en Afghanistan pour les troupes françaises (avec notamment la mort de six soldats en deux jours), le président de la République, Nicolas Sarkozy, a pris la décision jeudi 14 juillet de renforcer la sécurité du contingent français, tout en maintenant le calendrier de leur retrait d'ici 2014. Un calendrier critiqué ouvertement par le Parti socialiste.

Le chef de l’Etat avait convoqué un conseil de sécurité extraordinaire destiné à tirer les leçons de l'attentat-suicide dans la province de Kapisa, qui a fait cinq morts mercredi 13 juillet.

A l’issue de cette réunion, aucune décision à effet immédiat n’a été prise, si ce n’est l’envoi en Afghanistan « dans les heures qui viennent » du patron de l’armée de terre, le général Elrick Irastorza, afin que ce dernier étudie sur place la situation et puisse donner des pistes pour renforcer la sécurité des 4 000 soldats français présents dans ce pays, selon le ministre de la Défense Gérard Longuet.

Toujours selon le ministre, les troupes françaises ne seront pas cantonnées dans des bases fortifiées, contrairement aux troupes américaines, afin de faire face aux attentats-suicide. « L'objectif, c'est la sécurité. La sécurité c'est la présence et la consolidation de l'Etat de droit. Il est hors de question que nous ne fassions pas tout pour consolider cet Etat de droit. Simplement il faut réfléchir aux méthodes les plus adaptées », a-t-il affirmé. Le général de l‘armée de terre, Elrick Irastorza, achèvera sa mission « avant la fin de la semaine prochaine », a précisé le ministre.

Nicolas Sarkozy a profité des cérémonies du 14-Juillet pour réaffirmer son engagement à respecter le calendrier de retrait des troupes françaises, malgré les critiques
de nombreux responsables du Parti socialiste (PS). « J'ai annoncé un calendrier de retrait de nos troupes en Afghanistan, le retrait commencera dès cette année et s'étalera jusqu'en 2013 », a-t-il répété à l'issue du défilé. « En accord avec nos alliés [...], nous avons décidé de passer la responsabilité de la sécurité de l'Afghanistan aux Afghans progressivement, entre cette année et 2013. C'est ce que nous faisons ».

« En 2014, tous les soldats français (combattants) seront partis d'Afghanistan », avait assuré M. Sarkozy mardi 13 juillet.

Depuis deux jours, les principaux candidats à la primaire PS réclament un départ anticipé. Des critiques contre lesquelles Nicolas Sarkozy a tenu à réagir. « Je comprends l'émotion et je partage cette tristesse devant des jeunes soldats qui sont morts », a concédé le chef de l’Etat, mais« nous avons aussi des valeurs à défendre ». « Nous ne pouvons pas nous contenter de discours, d'incantations, de paroles », a-t-il conclu.

(Avec AFP)

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