Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Au soir de la victoire électorale du parti Peua Thaï, le Premier ministre déchu Abhisit avait félicité sa rivale, Yingluck Shinawatra, première femme à prendre la direction du gouvernement en Thaïlande. Les militaires qui soutiennent Abhisit avaient aussi reconnu la victoire du Peua Thaï, lequel regroupe les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Mais la plainte déposée vendredi par le Parti démocrate devant la Commission électorale fait voler en éclats ce que certains avaient pu interpréter comme une trêve.
Le parti Peua Thaï est le deuxième avatar du parti fondé originellement par Thaksin en 1998, le parti Thai Rak Thaï. Ce dernier et son successeur ont été dissous pour fraude électorale par la Cour constitutionnelle en 2007 et 2008. Les comités exécutifs de ces deux partis –soit 250 personnes– ont été interdits d’activités politiques pour cinq ans.
Abhisit et ses alliés considèrent que certains d’entre eux ont participé à la campagne, ne respectant pas les restrictions imposées. Si la Cour constitutionnelle est saisie, la procédure devrait prendre plusieurs mois. La bataille juridique ne fait donc que s’engager. Elle fera peser une épée de Damoclès sur le nouveau gouvernement, malgré la large majorité qu’il a obtenue au scrutin.