Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le parvis devant le siège du parti Peua Thaï est envahi de militants en chemises rouges, couleur symbole de leur affiliation. L’ambiance est festive, les acclamations fusent et des motocyclistes sillonnent les rues alentours en faisant flotter des drapeaux.
Après les manifestations anti-gouvernementales de l’an dernier, violemment réprimées par l’armée, les partisans de Thaksin ont le sentiment de prendre leur revanche. Ils se félicitent aussi de l’établissement d’un nouveau gouvernement qui, affirment-ils, se soucie plus du petit peuple que l’administration sortante.
C’est l’avis de Suraporn Rakthong, un employé âgé de 48 ans. « Maintenant, les Thaïlandais sont très heureux. Le parti Peua Thaï va former le gouvernement, et pour nous c’est comme le retour de la démocratie. Le gouvernement Peua Thai est un gouvernement juste et qui veut le bien du peuple. Les nouveaux dirigeants veulent améliorer l’éducation de nos enfants en créant de nouvelles écoles et en distribuant des ordinateurs à tous les écoliers. Ce n’est pas comme le gouvernement sortant qui a promis quinze ans d’éducation gratuite, mais qui n’a rien fait »,explique-t-il.
Les partisans du Peua Thaï comptent sur la remise en vigueur des généreuses politiques sociales qu’avaient lancées Thaksin Shinawatra quand il dirigeait le gouvernement. La tâche prioritaire du nouveau gouvernement mené par Yingluck, première femme à occuper cette position, sera toutefois de faire progresser la réconciliation entre partisans et opposants à son frère.