Yingluck Shinawatra, première femme à diriger la Thaïlande

En Thaïlande, Yingluck Shinawatra, dont le parti Peua Thaï a remporté largement les élections législatives du dimanche 3 juillet 2011, va devenir la première femme à diriger le gouvernement du pays. Cette jeune femme d’affaires, entrée en politique il y a à peine deux mois, reste encore méconnue. Nul ne sait si elle parviendra à se démarquer de son imposant frère, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Yingluck Shinawatra est dix-huit ans plus jeune que son frère aîné Thaksin. Elle n’a pas d’expérience politique alors que Thaksin est un politicien hors pair et extrêmement populaire.

Après ses études en administration publique aux Etats-Unis, Yingluck a été employée à des postes de direction dans diverses firmes appartenant à son frère. Il semble dès lors difficile pour elle d’échapper à l’influence de son frère, dont la personnalité dominatrice est légendaire.

Survivre dans le monde féroce de la politique thaïlandaise

Toutefois, malgré son manque d’expérience politique, Yingluck Shinawatra a effectué une campagne brillante. Elle n’a pas manqué non plus d’impressionner les diplomates qui l’ont rencontrée, par son bon sens et son intelligence. « Elle a beaucoup de charme mais n’en joue pas exagérément », confie l’un d’eux. Conciliante et posée, elle peut exercer un rôle modérateur sur son frère, lequel pêche souvent par un excès de confiance en lui.

Reste une inconnue : la capacité de Yingluck à survivre dans le monde féroce de la politique thaïlandaise où les coups bas et les trahisons sont la règle. Elle sera attaquée sans merci par l’opposition, qui a déjà évoqué un faux témoignage, qu’elle aurait effectué lors du procès pour abus de pouvoir de son frère.

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