Pyeongchang, en Corée du Sud, organisera les JO d'hiver 2018

La ville sud-coréenne de Pyeongchang a obtenu l'organisation des 23e Jeux olympiques d'hiver, ce mercredi 6 juillet 2011 à Durban. Les candidatures d'Annecy (France) et de Munich (Allemagne) ont été écartées dès le premier tour par les 95 membres votants du Comité international olympique. En 2018, l'Asie organisera les olympiades d'hiver pour la troisième fois après Sapporo en 1972 et Nagano en 1998.

« Mes amis, vous avez élu une ville pour les JO 2018. Le scrutin est clos. » Jacques Rogge, le président du Comité international olympique (CIO), a surpris son monde en déclarant, deux heures avant l’annonce officielle, qu’un dossier avait été désigné dès le premier tour pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2018. Cette annonce éliminait presque automatiquement Annecy, la ville française qui ne comptait que sur une qualification inespérée au second tour pour créer la sensation. Restaient Munich et Pyeongchang. Le dossier sud-coréen a obtenu 67 voix sur 95, contre 25 pour Munich et seulement 7 pour Annecy.

En 2003 à Prague, Pyeongchang avait perdu de trois voix contre Vancouver au deuxième tour, pour les JO 2010. En 2007 à Guatemala City, Sotchi l’avait également battu au deuxième tour, de quatre voix, pour les JO 2014. Pour leur troisième tentative, les responsables de la candidature asiatique ont mis les moyens qu’il fallait pour l’emporter dès le premier tour, évitant ainsi une « solidarité » européenne après l’élimination d’Annecy ou Munich. Accompagnée du président de la République sud-coréen, la délégation de Pyeongchang était deux fois plus importante que celles de ses concurrents et a tout fait pour convaincre les membres du CIO de ne pas opter pour un vote de sympathie au premier tour. En clair, elle a prêché le vote utile.

Les troisièmes JO d’hiver en Asie

Une stratégie qui s’est donc avérée efficace, pour une ville qui était de toute façon la grande favorite. Pour 2010 et 2014, son dossier était déjà considéré comme l’un des meilleurs, et il n’a fait que s’améliorer au fil du temps, une grande partie des infrastructures existant déjà, regroupées dans la station ultramoderne Alpensia. Pyeongchang a également profité du principe d’alternance des continents, après avoir été battue par une ville canadienne puis une ville russe, alors que les JO 2006 étaient organisés à Turin.

L’Asie n’avait accueilli les Jeux d’hiver que deux fois sur vingt-deux éditions, à chaque fois au Japon (1972 à Sapporo et 1998 à Nagano). Les 95 membres du CIO qui ont participé au vote électronique avaient peut-être d’autres idées plus stratégiques derrière la tête : permettre à une nouvelle candidature européenne (Rome) de décrocher l’organisation des JO d’été 2020 après Londres 2012, et développer le « marché » des sports d’hiver sur le continent asiatique.

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