JO d’hiver 2018 : Annecy, Munich ou Pyeongchang ?

Les membres du Comité International Olympique (CIO) sont réunis à Durban en Afrique du Sud pour préparer les JO d’hiver 2018. Ce mercredi 6 juillet, ils procéderont à l’élection de la ville hôte de ces Jeux. Trois villes se sont portées candidates en 2009: Munich en Allemagne, Pyeongchang en Corée du Sud et Annecy en France. Même si les deux premières candidatures semblent plus solides d’un point de vue politique et financier, les jeux ne sont pas encore faits.

A 24 heures du choix dans les urnes de la ville hôte des Jeux Olympiques d’hiver 2018, la tension est palpable. Pour preuve la présence sur les lieux de la décision de deux présidents, allemand et sud-coréen, ainsi que celle du premier ministre français. Si Nicolas Sarkozy n’a pu faire le voyage jusqu’en Afrique du Sud, il a en revanche écrit à chacun des 115 membres du CIO pour défendre la candidature d’Annecy. « Les montagnes sont au cœur de notre projet », écrit le président français. Le 6 juillet, c’est l’homme d’affaires Charles Beigbeder, président du comité de candidature d'Annecy aux JO d'hiver 2018, qui fera la présentation finale et déterminante du dossier français avant le vote qui se déroulera dans l’après-midi. Aux dires des experts et des hauts représentants du CIO, notamment Gunilla Lindberg, présidente de la commission d'évaluation, les trois dossiers de candidature se tiennent dans un mouchoir de poche. C’est un fait rare dans l’histoire des JO d’hiver.

Forces et faiblesses d’Annecy

Sans être d’un très haut niveau, les trois candidatures présentent des qualités de même valeur. La ville d’Annecy associée à Chamonix jouit par rapport à Munich et Pyeongchang d’une situation géographique exceptionnelle au cœur des Alpes françaises, dont le sommet, le Mont Blanc, est la plus haute montagne en Europe. En plus, 80% des infrastructures nécessaires à l’organisation de ces jeux y existent déjà. Mais le dossier d’Annecy a souffert d’un énorme retard « à l’allumage ». Ce qu’on appelle un handicap d’ordre politique, illustré par l‘absence d’une gouvernance claire et de lobbying en faveur du dossier français. Détail révélateur, le patron du comité de candidature d'Annecy a été nommé en janvier dernier soit six mois seulement avant le vote final du CIO. Les Français ont choisi un homme d’affaires comme s’ils avaient voulu gommer le deuxième handicap de leur dossier, l’absence de partenaires économiques et financiers puissants.

Pyeongchang, la ville favorite du CIO ?

Les forces et faiblesses dans le dossier d’Annecy se retrouvent également chez ses deux rivaux mais dans un ordre inversé. Ainsi, Munich et Pyeongchang ne sont pas reconnus comme des sites de haute montagne à réputation mondiale. Mais à l’inverse d’Annecy, les Allemands et surtout les Sud-Coréens ont su faire preuve d’une coordination exemplaire dans le montage de leurs dossiers respectifs témoignant à la fois d’un intérêt maximal politique et économique de leurs pays à l’organisation de ces jeux. D’ailleurs les présidents d’Allemagne et de la Corée du Sud se sont rendus à Durban pour y continuer à faire du lobbying jusqu’au moment du vote. De ce point de vue, Pyeongchang a un léger avantage. C’est la troisième fois d’affilée que la Corée du Sud postule à l’organisation des JO d’hiver et cela fait longtemps que l’Asie n‘a pas accueilli ces Jeux. Les Sud-Coréens sentent que cette fois-ci sera la bonne et ils ont dépêché à Durban une délégation deux fois plus nombreuse que les deux autres pays, soit 200 personnes, accompagnées de 400 supporters et de 150 journalistes !

Les Français veulent cependant croire jusqu’au bout à l’effet que peuvent produire sur les membres du CIO les charmes d’Annecy et de Chamonix, l’endroit où ont été organisés les tout premiers JO d’hiver de l’histoire. C’était en 1924.
 

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