Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Ces tests de résistance des centrales aux séismes et aux tsunamis, ordonnés par le ministre japonais de l’Industrie, sont une opération de façade.
Depuis l’accident de Fukushima, les Japonais savent que leurs centrales n’ont été construites que pour résister à un séisme de force 6,5 sur l’échelle de Richter. Celui qui a frappé la centrale de Fukushima est de force 9. Les Japonais savent aussi que les murs anti-tsunamis de leurs centrales ne sont pas assez hauts.
Le ministre de l’Industrie ordonne ces tests pour, avant tout, convaincre le gouverneur d’une préfecture au sud du Japon de relancer deux réacteurs à l’arrêt pour maintenance. Le Japon manque d’électricité depuis Fukushima. Seules 19 de ses 54 réacteurs sont exploités.
Les gouverneurs des préfectures qui abritent des réacteurs hésitent à les relancer parce que l’accident de Fukushima n’est toujours pas résolu. Ils savent aussi que cette centrale de Fukushima a d’abord été abîmée par le séisme, ensuite seulement par le tsunami.
Depuis lors, les Japonais sont opposés au redémarrage de leurs réacteurs, d’où cette opération de façade du ministre de l’Industrie, pour tenter, dit-il, de les « rassurer davantage, si c’est possible ».