Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Les gouverneurs des préfectures de Miyagi et de Iwate dorment trois ou quatre heures par jour, depuis le séisme et le tsunami du 11 mars.
La contamination radioactive de la centrale de Fukushima est une grosse inquiétude. Ils ont perdu 20 000 de leurs habitants. Les rallonges budgétaires pour reconstruire leurs régions – le gouvernement vient d’en approuver une autre de 17 milliards d’euros – ne sont toujours pas votées par le Parlement.
Le ministre de la Reconstruction, Ryu Matsumoto, vient dire aux gouverneurs de ces régions qu’ils n’ont aucune aide à attendre de l’Etat, s’ils n’amènent pas des idées. Des idées, ils en ont. C’est l’argent qui manque.
Plus que jamais, les régions dévastées se sentent abandonnées d'un Etat central, paralysé par des luttes de pouvoir des politiciens et des bureaucrates, sans aucune vision de l’avenir du pays, alors que l’accident de la centrale de Fukushima n’est toujours pas résolu et que le gouvernement du Premier ministre Naoto Kan est en phase terminale, et que l’opposition qui monopolisa le pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, ne constitue pas non plus une alternative.