Au Japon, des actionnaires de Tepco dénoncent la gestion de la catastrophe nucléaire

De nombreux actionnaires, réunis à Tokyo pour une assemblée générale annuelle  houleuse, ont dénoncé la gestion par Tepco de la catastrophe à la centrale de Fukushima, consécutive au séisme et au tsunami dévastateurs du 11 mars 2011. Ils ont rejeté, ce mardi 28 juin 2011, une motion réclamant l'abandon de l'énergie nucléaire. 

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Les petits actionnaires de Tepco se sentent avant tout trahis par l’opérateur de la centrale de Fukushima. Ils ont cru jusqu’à l’aveuglement au mythe de la sûreté absolue des centrales japonaises.

Pourtant, la centrale de Fukushima au Japon est celle qui enregistre, depuis quinze ans, le plus grand nombre d’accidents. Ses petits actionnaires auraient pu vendre leurs actions avant Fukushima. Mais ils ont été aussi aveuglés par les notes attribuées à Tepco par les agences de notations internationales. Moody's et Standard & Poor's ont accordé à Tepco leurs meilleures notes jusqu’à l’accident.

Les petits actionnaires cèdent à leurs émotions. Ce sont des retraités qui ont investi une bonne part de leur épargne dans l’action de Tepco. Celle-ci a perdu 85 % de sa valeur et les vieux jours de ces retraités ne sont plus assurés.

Les petits actionnaires traitent la direction de Tepco de tous les noms d’oiseaux, mais ils ne remettent pas en cause la culture de collusion entre les politiciens, les opérateurs de centrales, les autorités de surveillance, les médias. Tous ont propagé le mythe de la sûreté absolue des centrales japonaises. Et c’est cette collusion qui est à l’origine de l’accident de Fukushima. Tepco n’est pas le seul coupable.
 

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