Rien n’est clair dans cette histoire. Car l’attentat s’est déroulé dans une région où se trouvent très peu d’organisations indépendantes. Au départ, selon le ministère de la Santé, le véhicule a explosé au sein même de la clinique. Mais il s’avère, en fait, qu’il aurait plutôt sauté à l’extérieur, juste à côté. Et sous l’effet du souffle de nombreuses personnes dans la clinique auraient été blessées ou tuées.
La cible de l’attaque était en réalité les forces de sécurité afghanes, un poste de police et le bureau du gouverneur se trouvant à proximité de l’explosion. Apparemment ces dernières semaines, la police a multiplié les opérations dans la région, il pourrait donc s’agir d’une vengeance des insurgés. Pour Kaboul, il s'agit d'une attaque « sans précédent » par la nature de la cible en près de dix ans de guerre.
Les talibans, dont les kamikazes visent fréquemment les forces afghanes et internationales ou des bâtiments administratifs, ont immédiatement affirmé qu'ils n'avaient rien à voir avec cette attaque. Les insurgés islamistes revendiquent d'ordinaire rapidement les attentats mais démentent systématiquement lorsqu'il y a des victimes civiles.
Quoi qu'il en soit, cette attaque démontre une nouvelle fois que, contrairement à ce qu'affirment Washington et l'Otan, l'insurrection gagne du terrain et en intensité ces derniers mois, les rebelles multipliant les actions de guérilla partout dans le pays, y compris dans des provinces jusqu'alors épargnées.
« Cet acte inhumain est sans précédent dans l'histoire de cette guerre dans
notre pays et il a visé un endroit où les gens pansent leurs blessures et soignent leurs maladies », indiquent les autorités.
Rappelons que selon les Nations unies, 2 777 civils ont péri en 2010, l'année la plus meurtrière depuis 2001. La grande majorité ont été tués par les insurgés talibans et autres, le reste dans des bavures des forces internationales et afghanes.