Il y a un an, les trois-quarts des victimes étaient des membres de la minorité ouzbèke. Ces victimes ont été battues, violées, torturées, tuées par balles. Mais aujourd'hui, 85% des personnes poursuivies sont également des Ouzbèkes. Actuellement, il y a 124 personnes inculpées pour « meurtres », 115 sont Ouzbèkes.
Les deux organisations de défense des droits de l'homme sont sur la même ligne. Les rapports notent que la corruption et les inégalités de traitement selon l'appartenance ethnique sont à l'origine de l'impunité. En conséquence, un an après les faits, la justice n'est pas rendue. Pire : les enquêtes et les poursuites ont été marquées par un recours généralisé aux arrestations arbitraires, aux mauvais traitements et à la torture pour condamner les accusés.
Dans ces conditions, il est difficile de ne pas conclure que les autorités se sont essentiellement préoccupées de satisfaire la majorité ethnique kirghize que de rendre la justice, et que cette voie n'est pas la bonne pour assurer une réconciliation durable et la paix civile.
Les rapports notent qu'après avoir soutenu l'enquête indépendante diligentée par la communauté internationale, les autorités ont brusquement rejeté ses conclusions, les qualifiant d'inacceptables et accusant les enquêteurs de présenter les membres de la minorité ouzbèke comme « des victimes sans défense ». D'ailleurs, le chef finlandais de la mission est à présent interdit d'entrée et de séjour sur le territoire kirghize.