Avec notre correspondant à Bichkek, Régis Gente
Soixante-quinze des 100 000 réfugiés de la minorité ouzbèke du Kirghizistan sont revenus à Och et Djalalabad. Depuis deux jours, le flot des Ouzbèkes repassant la frontière a été très soutenu. Faut-il y voir un signe de normalisation ? Pas complètement.
Si le calme est revenu peu à peu ces derniers jours à Och, la capitale du sud kirghize, la confiance elle, est loin d’être restaurée. 2 000 personnes, certainement en grande majorité ouzbèkes, auraient perdu la vie lors des véritables pogroms qui se sont déroulés du 10 au 14 juin.
En outre, ce chiffre n’évoque pas les – probablement – 300 000 déplacés de l’intérieur qui ont trouvé refuge dans la famille ou chez des connaissances. Certains reviennent chez eux lorsqu’ils ont encore un toit. Des centaines de maisons ont été détruites à Och. Quant à leurs commerces, ils ont presque été systématiquement incendiés et pillés.
Comment ces gens vivront-ils à présent ? Où ? Pour l’heure, le gouvernement n’en parle pas ? Il est tout à l’organisation du référendum de ce dimanche 27 juin qui doit lui donner enfin une légitimité.
Après la tragédie qui vient de se dérouler dans le sud du pays, il craint que d’autres événements sanglants, comme des attentats, ne soient perpétrés d’ici le 27 juin pour en empêcher le déroulement.