La légitimité politique est une valeur en baisse au Kirghizistan et du point de vue de la direction intérimaire, il faut donc avancer les élections générales afin de tenter d'instaurer une autorité incontestable avant que l'Etat ne s'effondre. C'est toute la stratégie de la présidente par intérim, en tournée dans le Sud où elle est venue défendre son projet de référendum constitutionnel, maintenu pour la fin de la semaine et déclarer l'avancement au début du mois de septembre de la date des législatives, qui devaient se tenir initialement en octobre.
Rosa Otounbaïeva a donc entamé une véritable « course contre la montre ». Le gouvernement intérimaire veut prendre de vitesse les événements dont il constate qu'ils échappent à son contrôle et chaque jour qui s'écoule donne des signes supplémentaires de fragilité de l'administration provisoire.
Pas question de rendre les armes
A ce train-là, on craint fort que le Kirghizistan ne devienne rapidement un pays incontrôlable, en proie à l'anarchie. Dans ces conditions, pas question de rendre les armes comme plus personne ne compte sur le pouvoir, la mitraillette reste le dernier moyen de se protéger, déclarait mardi le chef de la police d'Och, qui vient de démissionner.
D'ailleurs on constatait mardi également que la présidente ne s'était pas rendue au chevet des victimes ouzbèkes. Des analystes affirment que cette décision lui aurait été fatale.