Pakistan : la nécessité des attaques de drones toujours en débat

Au moins 22  insurgés islamistes présumés ont été tués, ce mercredi 8 juin, par les missiles de drones américains dans le nord-ouest du Pakistan, où ces avions de la CIA visent régulièrement al-Qaïda et les talibans. Il s'agit de la quatrième attaque avec des avions sans pilote en cinq jours.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Depuis la mort d’Oussama ben Laden, le 2 mai dernier, les frappes de drones américaines contre les zones tribales pakistanaises n’ont pas cessé. Les parlementaires pakistanais ont récemment dénoncé ces attaques aériennes dans une résolution votée à l’Assemblée. Pourtant, ces protestations qui se veulent véhémentes ne sont suivies d’aucun effet. 

Il ne fait pas vraiment de doute ici qu’il y a un accord entre les autorités d’Islamabad et Washington pour pilonner ces régions montagneuses frontalières de l’Afghanistan. « Tout le monde sait que l’armée pakistanaise proteste parce qu’elle est obligée, pour des raisons de crédibilité intérieure, de protester mais qu’elle approuve les attaques de drones, explique la chercheuse Mariam Abou Zahab. Et les Américains, en retour, s’abstiennent de toute réaction quand l’armée pakistanaise proteste. »

Ironie du sort : cette semaine, les attaques de drones se sont multipliées contre le Sud-Waziristan, alors que les militaires pakistanais, qui ont mené une opération, avaient affirmé avoir sécurisé la région.

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