Sur quelque 2 000 prisonniers politiques, une cinquantaine à peine allait sortir des geôles birmanes du fait de la réduction de peine de la semaine. Grosse déception, bien sûr, pour les défenseurs des droits de l'homme et les pays occidentaux qui demandent, depuis de longues années, la libération de tous les prisonniers politiques. Mais ce sont surtout les prisonniers eux-mêmes qui accusent le coup.
Dès le lendemain de la mesure, sept prisonnières d'Insein (prison située au nord-ouest de Rangoon) commencent une grève de la faim. En ce début de semaine, 22 autres détenus les rejoignent dans leur combat, pour dénoncer l'injustice qui leur est faite ainsi que les conditions dans lesquelles s'organise leur détention. Insein, abriterait environ 10 000 prisonniers au total. Les « politiques » y sont traités avec brutalité, soumis à la torture et isolés de tout contact avec l'extérieur.
Afin de faire cesser toute contestation, l'autorité carcérale aurait d'ailleurs décidé de réprimer le mouvement en plaçant les détenus récalcitrants en cellule d'isolement. Ces informations proviennent d'anciens prisonniers désormais en exil, capables d'obtenir des nouvelles des détenus grâce à un réseau d'informateurs opérant dans la plus grande discrétion.