Grève de la faim pour une trentaine de prisonniers politiques birmans

Dans les prisons birmanes, une trentaine de prisonniers politiques seraient en grève de la faim. L'information émane de plusieurs médias dissidents birmans et fait suite à la décision intervenue il y a une semaine : les autorités de Rangoon avaient alors annoncé la libération de quelque 17 000 prisonniers, mais il s'agissait en grande majorité de droits communs auxquels une réduction de peine d'un an était appliquée. Une mesure qui avait beaucoup déçu dans les milieux des défenseurs des droits de l'homme.

Sur quelque 2 000 prisonniers politiques, une cinquantaine à peine allait sortir des geôles birmanes du fait de la réduction de peine de la semaine. Grosse déception, bien sûr, pour les défenseurs des droits de l'homme et les pays occidentaux qui demandent, depuis de longues années, la libération de tous les prisonniers politiques. Mais ce sont surtout les prisonniers eux-mêmes qui accusent le coup.

Dès le lendemain de la mesure, sept prisonnières d'Insein (prison située au nord-ouest de Rangoon) commencent une grève de la faim. En ce début de semaine, 22 autres détenus les rejoignent dans leur combat, pour dénoncer l'injustice qui leur est faite ainsi que les conditions dans lesquelles s'organise leur détention. Insein, abriterait environ 10 000 prisonniers au total. Les « politiques » y sont traités avec brutalité, soumis à la torture et isolés de tout contact avec l'extérieur.

Afin de faire cesser toute contestation, l'autorité carcérale aurait d'ailleurs décidé de réprimer le mouvement en plaçant les détenus récalcitrants en cellule d'isolement. Ces informations proviennent d'anciens prisonniers désormais en exil, capables d'obtenir des nouvelles des détenus grâce à un réseau d'informateurs opérant dans la plus grande discrétion.

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