Avec notre correspondant à Bangkok, d’Arnaud Dubus
Personne ne s’attendait à ce que le nouveau gouvernement civil, truffé d’anciens militaires, se convertisse du jour au lendemain à une idéologie démocratique. Les coups assénés ces derniers jours contre les journalistes ne sont qu’une triste confirmation de ce que le nouveau Premier ministre, Thein Sein, poursuit la ligne dictatoriale de la junte.
Le journaliste birman Maung Maung Zeya travaillait clandestinement pour la télévision Democratic Voice of Burma basée à Oslo. Il a été condamné à treize ans de prison pour avoir filmé les suites d’une explosion lors du nouvel an bouddhique en avril dernier. Il est l’un des treize journalistes croupissant actuellement dans les prisons birmanes.
Le cas de l’Australien Ross Dunkley est plus étonnant. Celui-ci a fondé en 2000 le Myanmar Times, un hebdomadaire économique visant à polir l’image du régime vis-à-vis de la communauté internationale. Il pourrait avoir été arrêté à cause d’un conflit interne au journal. Mais quelqu’en soit la raison, son arrestation et la condamnation de Maung Maung Zeya signalent que le gouvernement civil ne laissera aucune marge de manœuvre à la presse.