Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Thein Sein, un officier de carrière âgé de 65 ans, est depuis plusieurs années le visage poli de la junte militaire dans les arènes internationales.
Réputé intègre, il a représenté la Birmanie en tant que Premier ministre, au cours de plusieurs sommets de l’association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean). Sommet que le chef de la junte Than Shwe a toujours fui comme la peste.
L’élection de Thein Sein comme chef d’Etat succédant à Than Shwe est censée annoncer le début d’une ère d’ouverture durant laquelle la Birmanie, dirigée par les militaires depuis près de cinquante ans, sera guidée par un gouvernement civil, ou plus exactement par un gouvernement truffé de militaires à la retraite.
Dans les faits, les changements sont surtout formels. Thein Sein, choisi par une assemblée dominée par des militaires et des proches de la junte, est l’homme lige de Than Shwe. Il lui doit en grande partie sa carrière.
Quelle que soit sa position officielle, Than Shwe continue de contrôler l’appareil militaire, seule véritable structure de pouvoir en Birmanie, et le nouveau président sait qu’il sera avant tout une courroie de transmission.