Avec notre correspondaante à Jakarta, Solenn Honorine
« Comment peut on former une famille si deux de nos membres n’arrivent pas à régler leurs problèmes ? », a demandé le président philippin Benigno Aquino. Et en effet, la rixe entre le Cambodge et la Thaïlande est pour le moins contradictoire avec le but affiché de ce 18e sommet de l’Asean : approfondir les liens entre les dix pays membres pour œuvrer à l’intégration économique d’ici à 2015.
Or, le meeting impromptu organisé entre les deux Premiers ministres des pays belligérants n’a en rien fait avancer les choses. Et si les deux pays ont accepté de prolonger d’une journée leur séjour à Jakarta afin de poursuivre le dialogue, cette décision ressemble plus à une manière de sauver la face qu’à une véritable volonté de mettre fin au conflit.
Le bilan de ce sommet de l’Asean est donc marqué par cet échec, ce qui confirme la réputation de faiblesse d’une institution régionale où les intérêts nationaux priment toujours sur ceux de la région. Bref, un forum de discussion sans beaucoup de poids, comme le montre d’ailleurs l’absence de décision des pays membres concernant la demande de la Birmanie, qui brigue la présidence du groupe dans trois ans.