Pas de répit dans les combats à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande

Les affrontements se sont poursuivis ce samedi 30 avril 2011 à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande autour d’un groupe de temples anciens que se disputent les deux royaumes. Pour le neuvième jour consécutif, les combats ont fait rage malgré un cessez-le-feu annoncé par Phnom Penh, le deuxième en deux jours, aussitôt démenti à chaque fois par Bangkok.

Le Cambodge et la Thaïlande s’accusent mutuellement d’être à l’origine des heurts et d’être indignes de confiance pour trouver une solution à la crise entre les deux pays. Le conflit frontalier connaît des hauts et des bas depuis 2008. ; il a fait jusqu’ici 16 morts et contraint 85 000 civils à fuir.

Dépité, Hor Namhung, le ministre cambodgien des Affaires étrangères a déploré devant la presse que « même s’il y a eu un nouvel accord de cessez-le-feu, la Thaïlande l’a rompu. Il y a eu des échanges de coups de feu vendredi soir et ce samedi matin. Cela prouve que nous ne pouvons pas faire confiance à la Thaïlande ».

Du côté thaïlandais, des militaires ont confirmé qu’il y avait bien eu des combats ce samedi, précisant que dix de leurs soldats avaient été blessés. La veille, Bangkok avait rapporté la tenue de discussions entre responsables militaires sur le terrain mais sans que cela aboutisse à quoi que ce soit de concret. Jeudi 28 avril, un premier cessez-le-feu avait pourtant déjà été annoncé par les deux parties. Cet accord avait été rompu quelques heures plus tard.

Un combat porté jusqu’à La Haye

La crise actuelle a débuté le 22 avril autour d’un ensemble de temples anciens avant de s’étendre aux environs du fameux temple de Preah Vihear, à quelque 150 km à l’est, là où les belligérants s’étaient déjà affrontés pendant quatre jours en février, causant la mort de dix personnes. Le temple de Preah Vihear est revendiqué par les deux pays bien qu’une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) rendue en 1962 en ait attribué la souveraineté au Cambodge. Cependant, c’est la Thaïlande qui en contrôle les principaux accès et les deux voisins ont des prétentions sur une zone de 4,6 km² en contrebas de l’édifice qui n’a pas été délimitée par la cour.

Hor Namhung est allé en personne, vendredi, à La Haye, déposer une requête devant la CIJ lui demandant de clarifier son jugement de 1962 de façon à « résoudre pacifiquement, espère-t-il, le problème » qui empoisonne les relations entre les deux voisins. Ce à quoi la Thaïlande a aussitôt fait savoir qu’elle était prête à se « battre » devant la CIJ.

 

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