La population, première victime du conflit entre le Cambodge et la Thaïlande

De nouveaux combats ont eu lieu vendredi 29 avril 2011 et pour le huitième jour consécutif à la frontière disputée entre le Cambodge et la Thaïlande, alors que l'incertitude régnait autour de l'annonce d'un deuxième accord de cessez-le-feu en deux jours. Après l'accalmie de jeudi un soldat thaï a été tué dans la nuit portant à 16 morts le bilan de ce dernier mois, dont quinze militaires (huit cambodgien et sept thaïlandais). Les populations civiles sont, elles-mêmes, soumises à rude épreuve.

Ils seraient environ 85 000 déplacés, si l'on se fie aux données fournies par les gouvernements des deux pays. Au moins 50 000 personnes sur le sol thaïlandais, 35 000 du côté cambodgien de la frontière. Aucune source indépendante ne confirme ces données, car pour l'instant les Nations unies ne sont pas sollicitées, les affrontements militaires se poursuivent et le HCR n'est pas impliqué dans la gestion de la crise.

S'agissant d'un litige frontalier, la question reste extrêmement sensible, et les populations forcées de quitter leurs villages sont livrées à elles mêmes, contraintes de se réfugier dans des abris de fortune. En fin de journée, les déclarations du porte-parole du gouvernement thaïlandais sont venues contredire les informations données plus tôt par les militaires cambodgiens, concernant la conclusion d'un cessez-le-feu à l'issue d'une rencontre entre des officiers militaires des deux pays.

Concrètement, la trêve aurait du permettre justement aux populations déplacées de rentrer chez elle. Le communiqué du ministère cambodgien de la Défense évoquait l'ouverture d'un poste frontière et la création d'un climat permettant aux civils de rentrer chez eux. Déception affichée, bien au contraire côté thaïlandais, face à la reprise des combats. Les deux parties s'accusant mutuellement.

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