Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Pour trancher le noeud gordien de sa querelle frontalière, le Cambodge a décidé de ne pas attendre d'énièmes négociations dans le cadre de l'Asean (Association des nations d'Asie du sud-est) dont les deux royaumes en conflit sont membres - mais de reprendre là où le débat a commencé : le temple de Preah Vihear.
Edifice hindou du XIe siècle, le temple a été attribué par neuf voix contre trois au Cambodge par la Cour internationale de justice en 1962. Il a ensuite été inscrit, au nom du Cambodge, sur la liste du patrimoine mondial en juillet 2008, ceci malgré les nombreuses et virulentes oppositions de Bangkok.
Le gouvernement cambodgien a donc soumis une requête à la juridiction internationale de La Haye afin qu'elle interprète son arrêt de 1962. Il lui demande aussi de prendre « des mesures conservatoires » vis-à-vis du temple, « à la lumière des actes répétés et délibérés d'agression sur le territoire cambodgien par les forces armées thaïlandaises ».
Un préalable, poursuit Phnom Penh, à la tenue d'un cessez-le-feu permanent entre les deux parties, et le moyen, peut-être, de régler de manière pacifique et définitive un différend dont souffrent leurs populations et leurs richesses archéologiques.