Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Le scénario est connu. Chaque fois que des hostilités sont déclenchées, les deux voisins en rejettent la responsabilité sur l’autre. Le Cambodge rappelle qu’au cours des derniers mois, la Thaïlande a renforcé sa présence militaire le long de la frontière. Et il dénonce le recours, samedi, aux forces aériennes par l’ennemie.
De meurtriers accrochages en février avaient débouché sur un cessez-le-feu et sur l’accord initial, des deux parties en conflit, d’accueillir sur leur sol des observateurs indonésiens. Dont le pays occupe la présidence tournante de l’Asean dont les deux royaumes sont membres.
Dans des courriers adressés à l’Organisation régionale et au Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la diplomatie cambodgienne parle « d'acte délibéré d'agression » de la Thaïlande. Lequel expliquerait, selon lui, son refus à finalement voir des observateurs déployés sur son territoire.
Bangkok s’obstine, des négociations bilatérales doivent se poursuivre. Phnom Penh persévère. Seule une médiation extérieure pourrait les sortir de cette impasse, longue bientôt de trois ans.