Avec notre correspondante à Hanoï, Lucie Moulin
Ce n’est pas dans les habitudes de l’Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) de faire la leçon à l'un de ses pays membres. La non-ingérence, c’est un des sacro-saints principes de l’organisation de l’Asie du Sud-Est et, pourtant lundi, ses ministres des Affaires étrangères ont pressé leur homologue birman à organiser des élections libres, justes, et qui incluraient tout le monde.
Pour le moment, le processus électoral en Birmanie empêche le parti de la prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, de se présenter. Pour les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, les élections ne seront pas légitimes sans sa participation, mais pour l’instant, l’Asean ne va pas jusque-là.
Depuis 2003, l’organisation a quelques fois exprimé son désaccord avec les décisions de la junte militaire birmane, mais ses remontrances n’étaient que symboliques. L’Asean dépassera-t-elle cette fois la simple déclaration de principe ?
Plusieurs régimes dont le Vietnam, qui assure la présidence de l’Asean cette année, n’ont aucun intérêt à ce que l’organisation s’ingère à l’avenir dans leur politique intérieure.
Cette leçon aux Birmans donne en tout cas des gages aux Etats-Unis, partenaires de l’Asean. Hillary Clinton arrive dans deux jours dans la capitale vietnamienne.