Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Il ne reste plus grand monde à arrêter mais la police était de nouveau présente en force ce dimanche matin dans le quartier de Zhongguancun. C’est là que se trouve l’immeuble qui abrite l’église de Shouwang. Depuis novembre les portes sont fermées, interdiction d’y célébrer le culte.
Les autorités chinoises ne décolèrent pas depuis que la place au pied de l’immeuble a servit de point de ralliement à des « rassemblements du Jasmin » exigeant des réformes politiques dans le pays. Ces manifestations n’ont rien avoir avec nous se sont défendus les responsables de la congrégation protestante, mais rien à faire.
Le même scénario s’était déjà produit la semaine dernière pour les Rameaux. Chaque dimanche désormais la police est là. Ce 24 avril encore, une trentaine de fidèles ont voulu célébrer l’office dominical en plein air. Ils ont été aussitôt emmenés par les forces de l’ordre raconte le pasteur Jin Tianming à l’Agence France presse.
Au total, près de 250 membres de la communauté ont été interpellés depuis le début du mois. Comme la grande majorité des églises domestiques en Chine, Shouwang et ses 1 000 membres ne sont pas reconnus officiellement et donc régulièrement accusés d’activité illégale.
Une répression, encore accrue suite aux révoltes dans le monde arabe, qui vise désormais l’ensemble de la société civile, les militants des droits de l’homme, les artistes et les chrétiens.