Les députés européens divisés sur le dossier du nucléaire

Moins d’un mois après la catastrophe de Fukushima, les députés européens, réunis ce jeudi 7 avril 2011 à Strasbourg, n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un texte commun dont le but était de renforcer la sécurité dans les centrales européennes. Le texte a finalement été rejeté par 300 voix contre, 264 voix pour et 61 abstentions.

Avec notre envoyée spéciale  à Strasbourg, Joana Holstein 

Faut-il ou non sortir progressivement du nucléaire ? Faut-il rendre obligatoire les tests de résistance sur les centrales nucléaires européennes ? Qui doit être chargé de réaliser ces contrôles ? Autant de questions sur lesquelles les parlementaires européens n’ont pas pu se mettre d’accord.

Yannick Jadot , eurodéputé du groupe Europe Écologie-Les Verts est très critique : « C’est dramatique parce que le Parlement européen avait l’occasion d’envoyer un double signal. Nous pouvons minimiser le risque nucléaire en renforçant sérieusement les tests de résistance. Et on pouvait envoyer un deuxième message qui était l’élimination du risque nucléaire en engageant un processus de sortie progressive du nucléaire. Le Parlement européen aujourd’hui est tout aussi hypocrite que l’industrie nucléaire ».

A l’inverse, selon Alain Lamassoure, eurodéputé français de droite, il est encore trop tôt pour prendre position : « Tant que nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé au Japon, est-ce que c’est un défaut du système nucléaire proprement dit ? Est-ce que c’est l’effet du tsunami ? Il est évident que, selon la réponse à ces questions, les conséquences à en tirer seront extrêmement différentes. Il faut attendre ce que les militaires appellent le retour d’expérience ». 


Les députés français et polonais du groupe PPE (droite) ont majoritairement
rejeté le texte en raison de leur opposition au « moratoire », ont expliqué des
sources au Parlement européen.

La droite, les libéraux, les socialistes, les Verts et l'extrême gauche
s'étaient mis d'accord sur un projet de résolution affirmant notamment le rôle
de l'Union dans la supervision des « tests de sécurité » auxquels doivent être
soumis les réacteurs nucléaires européens cette année, et invitant à un
moratoire sur la construction de nouveaux réacteurs « du moins pendant la
période » de réalisation et d'évaluation de ces tests.

Partager :