Les Sud-Coréens évitent le poisson et se ruent sur les algues

Séoul a banni toute importation de poisson venant de la zone japonaise sinistrée, et va faire des tests réguliers de radioactivité sur les produits de la mer pêchés dans ses eaux. Ces mesures sanitaires ne calment pas les inquiétudes des Coréens d'autant plus qu'à Fukushima, Tepco est de nouveau confronté à un risque d'explosion, cette fois sur le réacteur N°1.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias 

Nous sommes à Noryangjin, le plus grand marché aux poissons de Séoul. Les étals sont pleins, mais les allées, elles, sont désertes.

Dans ce petit restaurant de poisson grillé, on souffre également des conséquences de la crise à Fukushima, raconte le patron. « Oui bien sûr, depuis que les problèmes de radioactivité ont commencé au Japon, j’ai beaucoup moins de clients, environ 30 % de moins. Et beaucoup me demandent maintenant d’où viennent mes poissons. Mais moi je ne sers aucun poisson venu du Japon, vraiment, aucun ! ».

M. Sung est propriétaire d’un bar à sushis. Lui aussi se montre très préoccupé.
« Le Japon a augmenté ses importations de poisson coréen. Les Japonais mangent beaucoup de poisson, et ils s’inquiètent [de la radioactivité] des produits de la mer pêchés chez eux. Alors maintenant, ici, les poissons sont  plus chers. Les prix de certains ont augmenté de 50 %. Pour le moment, les eaux autour de la Corée sont propres. Mais ça m’inquiète beaucoup vous savez. Le jour où les médias diront que c’est dangereux, les gens vont cesser de manger du poisson ».

Inquiets des retombées radioactives, les Sud-Coréens se sont rués sur les algues, à forte teneur en iode. Et ce marchand d’algues séchées fait des affaires. « Comme les gens pensent que c’est bon [contre la radioactivité] j’en vends beaucoup plus, environ 50 % ! Moi, j’en mange pas plus qu’avant, je ne crois pas à ces trucs. Même aux infos, ils ont dit que cela ne servait à rien ».  

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