« C'était l'élection la plus idéale de toute l'histoire du Kazakhstan. » Ermoukhamet Iertysbaïev, conseiller du président Nazarbaïev, ne cachait pas sa joie en répondant à l’agence de presse Interfax, ce dimanche 3 avril 2011.
A 70 ans, au pouvoir depuis 1989, Noursoultan Nazarbaïev a en effet été réélu avec 95,5% des suffrages exprimés, selon les résultats officiels publiés ce lundi 4 avril 2011. D'après la commission électorale, le taux de participation aurait même atteint 89,9% alors que tous les bulletins n’avaient pas encore été centralisés.
Le camp du président sortant considère donc ce score comme une double victoire, alors que l’opposition avait décidé de boycotter le vote et d’appeler les citoyens à faire de même afin de montrer son refus d’une élection anticipée par le pouvoir qui a pris tout le monde de court. « Cela prouve que ceux qui ont appelé au boycott ne connaissent rien de leur peuple », a déclaré Ermoukhamet Iertysbaïev à la télévision d’Etat.
« Une société ouverte et démocratique »
Noursoultan Nazarbaïev a tout de même dû faire face à trois adversaires lors de la campagne mais il n’a pas vraiment eu de mal à les battre. Alors que deux d’entre eux (le communiste Jambyl Akhmetbekov et le sénateur Gani Kassymov) s'étaient prononcés en faveur de la prolongation de son mandat jusqu'en 2020, le troisième, Mels Eleoussizov, a été jusqu’à déclarer qu’il avait voté pour Nazarbaïev afin de rendre « hommage » au « vainqueur ».
Une situation qui n’a pas empêché le président de vanter les mérites de son régime. « Nous avons une société ouverte et démocratique, a-t-il affirmé. Tous les candidats à la présidentielle ont eu des possibilités égales pour visiter les régions. Ils ont eu un accès égal aux médias. »
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) rendra publique son évaluation du scrutin ce lundi 4 avril au matin mais le suspense est on ne peut plus léger : elle n’a reconnu aucune élection au Kazakhstan comme libre depuis l’indépendance du pays en 1991.
Avec AFP