Au Kazakhstan, le chef de l'Etat décrète une élection présidentielle anticipée

Au Kazakhstan, le feuilleton politique de ces dernières semaines continu. Le président a convoqué lundi 31 janvier 2011 une élection présidentielle anticipée, dans la foulée de la décision du Conseil constitutionnel jugeant que le référendum proposé par le Parlement visant à prolonger son mandat jusqu'en 2020 n'était pas conforme à la loi fondamentale. En fait, depuis quelques semaines on éprouve les plus grandes difficultés à décoder les signaux envoyés par le personnel politique de cette énorme République ex-soviétique d'Asie centrale.

Le Kazakhstan dispose d'un territoire immense au cœur d'une région hautement stratégique. Sa population est très peu nombreuse et ses richesses naturelles sont considérables. Il est doté de l'un des régimes parmi les plus autoritaires de la planète.

Le pays est, en effet, dirigé d'une main de fer par le président Noursoultan Nazerbaïev, un ancien apparatchik reconverti au libéralisme autoritaire et, depuis 1989, il se fait régulièrement reconduire à la tête de l'Etat lors de rendez-vous électoraux dont les résultats rappellent furieusement la période soviétique.

Or Monsieur Nazerbaïev, 70 ans, soutenu par le Conseil constitutionnel, vient donc de décliner officiellement l'alléchante proposition du Parlement -où ne siège aucun opposant- de se faire reconduire par référendum jusqu'en 2020. Et saisi d'une impulsion inexplicable, « papa » - comme le surnomme nombre de ses compatriotes - a décidé dans la foulée de s'en remettre à la sagesse populaire, et de convoquer une élection présidentielle anticipée, alors que son mandat ne s'achève qu'en 2012.

Il est vrai que depuis quelques temps, Noursoultan Nazerbaïev se montre un allié, certes incontournable sur l'échiquier régional, mais plutôt encombrant pour ses amis occidentaux qui le pressent de manifester davantage d'empathie à l'égard des usages démocratiques.

Il y a quelques jours, en effet, Américains et Européens ont adressé à Monsieur Nazerbaïev une mise en garde contre la prolongation de son mandat, jugeant qu'il s'agissait d'un recul pour la démocratie.

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