Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
Selon les Nations unies, les gardes népalais ont riposté. Ils ont tué plusieurs assaillants. Mais au final, ils ont tout simplement été dépassés par le nombre de manifestants. La foule a pu escalader des murs de protection et renverser des tours de gardes. Certains assaillants étaient armés. D'autres ont récupéré les armes des gardes. Ils ont ensuite pu pénétrer à l'intérieur du camp qu'ils ont en partie incendié.
Là, ils ont tué trois employés étrangers des Nations unies, dont un Suédois de 33 ans. Aucun n'a en revanche été décapité, comme l'avait annoncé vendredi 1er avril un responsable de la police. Plusieurs autres employés ont été blessés, dont le chef de la mission.
Les Nations unies ont annoncé qu'elles allaient revoir la sécurité de tous leurs camps en Afghanistan. Celui de Mazar-i-Sharif était bien sûr protégé, mais la ville était censée être la plus sûre du pays.
Frapper les étrangers
L'attaque de vendredi montre que l'insécurité se propage, y compris dans des zones épargnées jusqu'à aujourd'hui comme Mazar-i-Sharif. Selon le gouverneur de la province, des insurgés armés s'étaient mêlés à la foule des manifestants. Plus de vingt personnes ont été arrêtées vendredi, dont certaines ne sont pas originaires de Mazar-i-Sharif.
On ne sait pas encore si les assaillants visaient spécifiquement les Nations unies. Le plus probable est qu'ils cherchaient à frapper des étrangers. La plupart des analystes et des diplomates occidentaux s'attendent à une vague d'attaques, y compris à Kaboul, la capitale, dans les prochaines semaines.
Un camp militaire de la périphérie de Kaboul a d'ailleurs été visé ce samedi matin du 2 avril 2011 par une attaque-suicide. Trois soldats de l'Otan ont été légèrement blessés.