Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Les survivants du séisme et du tsunami ne pardonnent pas au Premier ministre Naoto Kan son incapacité à répondre à leur inquiétude et à celle du reste du pays à propos de la centrale nucléaire de Fukushima.
Dans la petite ville portuaire de Rikuzentakata, l’accueil réservé par les habitants au Premier ministre Naoto Kan a été des plus froids. « Nous avons davantage apprécié la visite de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tokyo, disent-ils. Monsieur Ross s’est rendu dans la zone sinistrée trois jours après la catastrophe naturelle. Naoto Kan, lui, aura attendu trois semaines ».
Le Premier ministre est plus impopulaire que jamais, isolé, et à l’exemple de sa bureaucratie, sans la moindre idée pour reconstruire le Nord-Est du Japon mais aussi une société japonaise en vieillissement accéléré et une économie protégée de la concurrence étrangère et qui, dans la crise actuelle, manque de créativité et de flexibilité.
L’accident de la centrale de Fukushima montre la collusion entre le gouvernement, les autorités de surveillance et les opérateurs des centrales. Ensemble ils ont créé un monstre nommé Fukushima. Seule l’armée voit son prestige relevé par son travail dans les zones sinistrées et dans la centrale.