Avec notre correspondante à Phnom-Penh, Stéphanie Gee
Au cours des 72 jours qu’a duré son procès, Douch avait coopéré, reconnu ses responsabilités et demandé pardon pour les 15 000 détenus morts dans le redouté centre de tortures et d’exécutions S21 qu’il a dirigé sous le régime de Pol Pot.
Par la voix de ses avocats, il demande aujourd’hui son acquittement. D’accusé, ils veulent en faire un simple témoin estimant, un peu tard, que l’instance hybride n’a pas compétence pour le juger.
Pour eux, Douch n’a été ni un dirigeant de premier plan, ni l’une des personnes les plus responsables pour les horreurs perpétrées sous les Khmers rouges, soit les deux catégories d’individus tombant sous la juridiction du tribunal.
En face, les co-procureurs réclament une peine alourdie. Pour eux, la gravité des crimes commis pas Douch n’est pas suffisamment reflétée dans la sentence. Les magistrats regrettent aussi que certaines charges n’aient pas fait l’objet de condamnations distinctes. Ils avaient réclamé 10 années de réclusion supplémentaires.
La décision de la Chambre suprême n’est pas attendue, au plus tôt, avant juin. Si elle confirme le jugement de première instance, Douch, détenu depuis 1999, restera encore 19 ans derrière les barreaux.